Focus : Nouvelles Écritures Numériques du Réel

Plongée dans les nouveaux territoires de l’image en mouvement, nourris par les contenus inépuisables générés chaque seconde sur internet, dans les jeux vidéo, par les intelligences artificielles,… Utilisés par toute une nouvelle génération de cinéastes comme matière visuelle ou sonore, comme levier de mise en scène, comme terrain de jeu ou de réflexion, ces outils et contenus redéfinissent les frontières des récits et images du réel.

Selfie, avoir 16 ans à Naples

Agostino Ferrente – 2019 – 77′ – France, Italie – VOSTFR

Alessandro et son meilleur ami Pietro, équipés d’un iPhone, filment leur vie à Traiano, un quartier de Naples contrôlé par la mafia locale et connu pour ses trafics de drogue. Les deux jeunes racontent leur amitié et aussi l’histoire de leur ami Davide, qui a été tué par un carabinier. Davide avait seize ans, leur âge aujourd’hui.

En avant-première du festival, le jeudi 10 octobre au Carré Amelot

Bac à sable

Charlotte Cherici, Lucas Azémar – 2023 – 58′ – France – VF

Dans la vraie vie, certain·es veulent devenir chirurgien·es, d’autres policier·es, ou chauffeur·ses de taxi. Il y en a qui rêvent d’amour, de bonne fortune, ou de se faire une place de choix au sein de la cité.Dans ce territoire virtuel, sur cette île californienne où l’on parle français, c’est pareil, on fait comme dans la vraie vie.«Bac à sable» traque le réel sous les épaisses couches d’imaginaire d’un jeu de rôle virtuel. Pas de doute, ce sont bien nos congénères qui font vivre ces avatars.

Le 11.11 à 13h30 au Carré Amelot, avec l’accompagnement d’Ismaël Joffroy Chandoutis

Incident

Bill Morrison – 2023 – 30′ – États-Unis – VOSTFR

Grâce à un montage d’images de surveillance et de caméras-piétons de la police, une fusillade mortelle à Chicago devient une enquête sur la façon dont un récit prend forme après l’événement.«INCIDENT est à la fois une déconstruction et une reconstitution d’un événement spécifique qui s’est déroulé pendant 20 minutes en temps réel, en utilisant plusieurs points de vue synchronisés. L’une des failles fondamentales sur lesquelles l’Amérique s’est construite est exposée une fois de plus : l’incapacité de concilier le droit de porter des armes avec la peur que d’autres puissent les porter. Le même paradoxe s’applique également à la caméra de police – si elle ne vous protège pas, elle est un témoin potentiellement préjudiciable dans les mains d’un autre.» (Bill Morrison).

Le 11.11 à 15h30 au Carré Amelot, avec l’accompagnement d’Ismaël Joffroy Chandoutis

Verena Paravel & Lucien Castaing-Taylor

Quand le documentaire devient omniscient…

Leviathan

Verena Paravel & Lucien Castaing-Taylor – 2012 – 87′ – Royaume-Uni, Etats-Unis, France – VOSTFR

Léviathan suit un imposant chalutier de pêche aux poissons de fond, dans les eaux noires et troubles qui l’entourent, pour une expédition de plusieurs semaines. Les réalisateurs Lucien Castaing-Taylor et Véréna Paravel font une représentation vivante, presque kaléidoscopique, du travail, de la mer, de la machinerie et des acteurs, humains et marins. Grâce à un arsenal de caméras qui passent librement de l’équipe de tournage à l’équipage du navire, qui plonge sous le niveau de la mer et offre d’étonnantes vues à vol d’oiseau, le film qui en résulte ne ressemble à rien de ce qui a été vu jusqu’à présent. Entièrement dépourvu de dialogues, mais hypnotisant et captivant, il s’agit d’un portrait cosmique de l’une des plus anciennes entreprises de l’humanité.

Le 10.11 à 16h30 au Musée Maritime

De Humani Corporis Fabrica

Verena Paravel & Lucien Castaing-Taylor – 2022 – 115′ – France, Etats-Unis, Suisse – VF

Il y a cinq siècles l’anatomiste André Vésale ouvrait pour la première fois le corps au regard de la science. De Humani Corporis Fabrica ouvre aujourd’hui le corps au cinéma. On y découvre que la chair humaine est un paysage inouï qui n’existe que grâce aux regards et aux attentions des autres.Les hôpitaux, lieux de soin et de souffrance, sont des laboratoires qui relient tous les corps du monde…

Le 7.11 à 15h30 au Muséum d’Histoire Naturelle

Intelligences

Dans cette séance, c’est l’IA qui est à l’étude, l’IA comme outil de création, intelligence artificielle en symbiose ou en tension avec celle, bien réelle, des auteurs·trices, l’IA comme compagne de protagonistes parfois bien seuls, l’IA aussi comme terrain de travail voire d’exploitation internationale pour les petites mains qui la rendent fonctionnelle.
Le 9.11 à 20h30 au Carré Amelot
En présence de Simon Rieth,
avec l’accompagnement d’Ismaël Joffroy Chandoutis

backflip

Nikita Diakur – 2022 – 12′ – France/Allemagne – VOSTFR

Tenter un salto arrière n’est pas sans risques. On peut se casser le cou, ou atterrir sur sa tête, ou se vautrer sur ses poignets. Rien de tout ça n’est très agréable, alors c’est mon avatar qui s’en charge à ma place. Il s’entraîne sur un processeur à 6 cœurs avec l’aide du machine learning. Le processeur n’est pas à la pointe de la technologie, mais peut quand même calculer 6 sauts par itération. Une itération prend une minute, ce qui fait 360 sauts par heure et 8 640 sauts par jour. Jene pourrais pas faire autant de sauts moi-même.

The Oasis I Deserve

Inès Sieulle – 2024 – 22′ – France – VOSTFR

Replika est une plateforme qui permet à tout un chacun de créer une relation avec un chatbot formé par l’intelligence artificielle. Ce chatbot a été conçu pour nous remplacer auprès de nos proches après notre mort. Ainsi, son but est d’en apprendre le plus possible sur nous afin de nous reproduire à l’identique. A travers une promenade qui se déroule uniquement du point de vue subjectif de Replika, nous le voyons évoluer et découvrir les images et les sons du monde qui l’entoure grâce à un système de vidéos générées par l’intelligence artificielle. Il partage ses pensées avec les humains avec lesquels il échange. Les événements se déroulent de son point de vue à travers de vraies conversations collectées sur le web.

6000 mensonges

Simon Rieth – 5′ – France – VF

C’est l’histoire d’un détail qui manque ou qui n’a jamais existé.L’image d’un enfant que l’on cherche et que l’on tente de recréer.Des milliers de mensonges pour trouver la vérité.

En attendant les robots

Natan Castay – 2023 – 38′ -Belgique – VOSTFR

Aux XVIIIe siècle le Turc Mécanique était un automate qui battait les cours européennes aux échecs. Courroucé par sa défaite, Napoléon exigea de démanteler la machine et dévoila ainsi la supercherie: dans les entrailles mécaniques se trouvait en fait un être humain. Aujourd’hui, cette légende a donné son nom à la plateforme de micro-tâches d’Amazon, Mechanical Turk.

Connexions

Ici ce sont les pratiques en ligne que l’on observe, sur les réseaux sociaux, sur les plateformes vidéo ou de discussion : s’y loge la recherche perpétuelle du lien humain, par tous les moyens possibles, et la question renouvelée des traces que l’on laisse, de la manière dont elles témoignent du monde, d’une époque, d’une intimité souvent.
Le 10.11 à 13h30 au Carré Amelot
En présence de Gabrielle Stemmer et Quentin Sombsthay,
avec l’accompagnement d’Ismaël Joffroy Chandoutis

For Here Am I Sitting in a Tin Can Far Above the World

Gala Hernández López – 2024 – 19′ – France – VF et VOSTFR

Une femme rêve du cryptographe américain Hal Finney. Une crise économique majeure affecte le marché des crypto-monnaies, des dizaines de milliers de personnes sont cryogénisées en attendant des jours meilleurs. Sont-ils suspendus ou tombent-ils dans le vide ? Quelle étrang erelation entretenons-nous avec le futur ?

Mémoire Morte

Quentin Sombsthay- 2021 – 29′ – France – VF

Quentin a découvert un disque dur appartenant à un adolescent qu’il ne connaît pas. Les discussions MSN et les photos qu’il contient vont l’amener à réfléchir sur la mémoire numérique et les traces que nous laissons.

Clean With Me (After Dark)

Gabrielle Stemmer – 2019 – 21′ – France – VOSTFR

Sur YouTube, des centaines de femmes se filment en train de faire le ménage chez elles…

Focus accompagné par
ISMAEL JOFFROY CHANDOUTIS

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Ismaël Joffroy Chandoutis est un artiste français reconnu pour son travail autour du cinéma, de l’art contemporain et de la post-photographie. S’appuyant sur un panel d’outils numériques, l’artiste inscrit ses œuvres dans un geste documentaire aux formes hybrides (vidéo, installation, performance live…). Ses œuvres explorent les thèmes de l’identité numérique, de la mémoire et plus généralement celui des mutations engendrées par les technologies à l’ère de la post-vérité. Elles questionnent l’invisible et l’indicible, le processus de production de la “réalité” et les interstices entre le réel et le virtuel. Sa méthodologie l’amène à considérer la technologie comme un processus continu de recherche et d’expérimentation faisant partie de son œuvre
Diplomé de l’INSAS, de LUCA School of Arts et du Fresnoy – Studio national des arts contemporains, Ismaël Joffroy Chandoutis expose son travail dans les plus grandes institutions comme le Centre Pompidou à Paris, le Pearl Art Museum à Shanghai, ou le Musée de la Communication à Francfort et dans les plus prestigieux festivals (Biennale
de Venise, Biennale NÉMO, Semaine de la critique – Cannes, Annecy, IDFA…).
En 2018, Ismaël Joffroy Chandoutis a été récompensé par le Prix ADAGP Révélation Art Numérique. En 2019, son oeuvre Swatted a reçu de nombreuses récompenses, comme une Honorary Mention à Ars Electronica, le Prix Scam Émergences, le Prix spécial du jury labo à Clermont-Ferrand, et le Prix du meilleur court métrage documentaire international au festival de Guanajuato, le rendant qualifié pour les Oscars. Maalbeek a été sélectionné à la Semaine de la critique à Cannes et remporte en 2022 le César du meilleur court métrage documentaire. Depuis 2022, Ismaël Joffroy Chandoutis est artiste associé au Centquatre-Paris.

Virus et Madotsuki_the_Dreamer

[WORK IN PROGRESS]

Le 10.11 à 16h au Carré Amelot

Virus est un film hybride en développement. On suit le parcours de Mihai, un hacker roumain naviguant entre missions gouvernementales et piratage illégal dans les années 2000. Loin du cliché hollywoodien du geek des années 80, ce film explore la lutte intérieure d’un homme pour ressentir et exprimer ses émotions. Nourri par un geste documentaire, Virus revisite la représentation du hacker au cinéma, révélant les paradoxes d’un personnage aux mille visages évoluant entre le monde d’internet et des territoires ruraux roumains méconnus.Virus s’inscrit dans une trilogie explorant l’impact d’internet et de l’IA à l’ère de la post-vérité. Il dialogue tant sur le fond que sur la forme avec avec mon autre projet Madotsuki_the_Dreamer, film en cours de réalisation également, qui aborde la question des identités multiples en ligne, et que j’intégrerai à la présentation de ce Work in Progress